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Cameroun: l’inquiétude des habitants sans nouvelles des voisins à Bafoussan

Une semaine après le drame de Bafoussam, de nombreuses familles sont toujours dans la détresse. Les fouilles, menées jusqu’ici dans l’éboulement meurtrier qui s’est produit lundi, dans l’ouest du pays, n’ont pas permis de retrouver toutes les personnes disparues. Impossible, dans ces conditions, pour certains, de faire leur deuil.

Depuis la nuit de la tragédie, une dame rencontrée sur place à Bafoussam, la cinquantaine entamée et dont une partie de la maison a disparu sous les flots, avec quelques membres de sa famille, est inconsolable :

« Thomas, on ne le trouve pas, se désole-t-elle. Léopold, on ne le trouve pas. Nous sommes dépassés. Si on retrouvait ces corps, on pourrait s’asseoir et faire le deuil. Nous ne sommes pas complets. Une famille que nous étions, nous sommes aujourd’hui impairs. On ne sait pas s’ils sont morts, s’ils sont en vie, s’ils sont… je ne sais pas. Nous sommes vraiment égarés. »

Le regard rivé sur les fouilles, dont elle ne perd rien de la terre qui est retournée par les pompiers, elle implore : « Aidez-nous, aidez-nous… Aidez-nous à retrouver notre famille que nous ne retrouvons nulle part. Nous ne comprenons pas. Nous, on se dit qu’ils sont encore sur place. De tout ce qu’on fait, on ne nous dit presque rien. Donc nous sommes égarés. »

Cette détresse est également celle de Pauline : « Je suis en train de rechercher le corps de ma voisine, dit-elle. Mon cœur n’est pas en moi, je ne suis pas tranquille. Une dame gentille… Je ne parviens pas à dormir. »

Pour toutes ces personnes, seules la découverte et l’identification de tous les corps, encore enfouis, pourraient leur permettre de faire leur deuil. Le bilan de l’éboulement de Bafoussam s’élève toujours à 43 morts et 11 blessés.

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