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Djibouti: retour au calme après des échauffourées entre police et manifestants

A Djibouti, le calme est revenu à la mi-journée ce vendredi, après deux jours d’échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre. Aucun bilan précis n’a encore été établi, mais selon la Ligue djiboutienne des droits de l’homme, il y aurait plusieurs dizaines de blessés, dont certains par balles, et plusieurs arrestations.

Des jeunes du quartier populaire d’Arhiba avaient brûlé des pneus et érigé des barricades pour la deuxième journée consécutive pour exiger la libération de l’un des leurs, Kako Houmed, arrêté jeudi par les services de renseignement.

Un dialogue a finalement pu se nouer pour apaiser la tension, comme l’explique l’un des leaders des manifestants, Kassim Ali Hassan, joint ce vendredi après-midi par RFI. « On voulait avoir des explications sur l’arrestation de notre frère. On a essayé de calmer la jeunesse d’une part et solliciter les autorités de l’autre. On a eu l’occasion de voir [Kako Houmed], il est en bonne santé. »

Arrestations arbitraires

Les forces de sécurité avaient ouvert le feu dans la matinée sur les manifestants. Le parti ARD parle de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles. Son président Adan Mohamed Abdou a dénoncé « une guerre disproportionnée contre une population civile ».

Ces violences ont fait suite à l’arrestation jeudi après-midi de Kako Houmed. Ce jeune, qui a milité dans les rangs de l’ARD, a été interpellé par des policiers armés en civil, et emmené dans les bureaux du Service de documentation et de sécurité. Le parti dénonce une arrestation arbitraire.

« Un régime qui se délite »

Plusieurs sources affirment que le chef de la police était allé jeudi soir à la rencontre des manifestants et aurait promis la libération de Kako Houmed ce vendredi matin. Or le jeune n’a pas été relâché, entraînant une reprise du mouvement de colère, jusqu’au retour au calme à la mi-journée.

L’opposant Adourahman Mohamed Guelleh n’a pas hésité à décrire « un régime qui se délite, une instabilité qui se dessine et un avenir incertain pour le pays ». Le pouvoir, par la voix de Daoud Houmed, porte-parole de la majorité, répond que « les manifestations sont injustifiées et que l’opposition doit faire preuve de maturité, sans profiter de la situation pour créer des troubles ».

Selon plusieurs témoignages, des manifestations sans incident ont également eu lieu dans les villes de Tadjourah, Obock et Randa.

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