L’African Growth and Opportunity Act, une loi adoptée en l’an 2000 par le Congrès, permet aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans droit de douanes. Le président entend ainsi punir les violations des droits de l’homme commises par le régime camerounais.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
C’est par un message au congrès que Donald Trump a annoncé sa décision : à partir de janvier 2020, le Cameroun ne sera plus bénéficiaire des clauses prévues par l’AGOA, et sera donc privé de son accès privilégié au marché américain.
« Le Cameroun n’a pas répondu à nos préoccupations concernant les violations persistantes des droits de l’homme commises par ses forces de sécurité. Ces violations comprennent les exécutions extrajudiciaires, les détentions arbitraires et illégales et la torture » précise le président.
Donald Trump s’appuie sur la section 104 du texte, qui lui permet de priver un pays des bénéfices de la loi s’il estime qu’il ne réalise pas de progrès suffisants, notamment dans le domaine des droits de l’homme.
En février dernier, l’administration américaine avait déjà sévi contre Yaoundé, en raison de sa politique sécuritaire, et mis fin à plusieurs programmes d’assistance militaire, pour un montant de 17 millions d’euros.
Washington avait cependant à l’époque salué la coopération du Cameroun en matière de lutte contre le terrorisme. Il n’en est pas fait mention cette fois dans le communiqué de la Maison Blanche.