Les derniers rounds de pourparlers sur le barrage de Renaissance ont échoué et la rhétorique s’est enflammée entre Addis Abeba et Le Caire qui poussait pour qu’un acteur extérieur tente une médiation. Les Éthiopiens ont finalement accepté une rencontre à Washington.
L’Éthiopie insiste. Il ne s’agira pas d’une négociation mais d’une « simple discussion ». Addis Abeba semble en tout cas avoir assoupli sa position après plusieurs mois d’intransigeance. Encore récemment, les Éthiopiens refusaient catégoriquement tout intermédiaire dans les pourparlers…
Alors que les discours s’enflammaient, avec une possible guerre évoquée de part et d’autre, l’Égypte a multiplié les appels du pied en direction de Washington. Il y a dix jours, le Trésor américain avait envoyé une lettre aux deux pays pour les inviter aux États-Unis le 6 novembre.
Puis la rencontre, la semaine dernière, en Russie, entre les leaders égyptien Abdel Fatah al-Sissi et éthiopien Abiy Ahmed, a permis de débloquer un peu plus la situation. Moscou avait à son tour proposé de jouer aussi les intermédiaires. Mais finalement, Addis Abeba et Le Caire vont se tourner dans un premier temps vers Washington.
Mercredi, l’Égypte avait déjà confirmé avoir accepté la proposition américaine. Une rencontre « pour mettre fin au blocage dans les négociations », a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Mais la situation est loin d’être réglée. Addis Abeba dit avoir envoyé des messages à divers pays pour expliquer sa position. Tandis que mardi, le président du Parlement égyptien a demandé au Nigeria de tenter lui aussi une médiation. Un peu comme si chaque camp comptait ses alliés avant un nouveau bras de fer.