Au Bénin, la justice a rendu une ordonnance de non-lieu dans la procédure relative aux décès suite aux violences survenues à l’occasion des élections législatives, tenues en avril 2018 sans l’opposition. Les lendemains du vote avaient été ensanglantés avec des morts par balle à Cotonou et à l’intérieur du pays.
Plus clairement, il s’agit d’un non-lieu pour les auteurs des tueries. Le magistrat instructeur a enquêté sur les morts de Cotonou, Parakou et Savè. Selon nos informations, une ordonnance de non-lieu a donc été rendue par le juge d’instruction du 4e cabinet, le 24 octobre dernier pour « auteurs inconnus ».
Aucun projectile retrouvé sur les corps
Le juge avait été saisi en juillet par le procureur de la République pour homicide volontaire. Ses conclusions : à supposer l’infraction d’homicide volontaire visée par le procureur constitué, il est impossible d’en retrouver les auteurs.
Pourquoi ? Un médecin légiste, commis pour autopsier sept corps, n’aurait retrouvé aucun projectile, selon des fuites de son rapport. Donc impossible de déterminer l’arme à feu qui a fauché les victimes, et donc impossible de remonter à son utilisateur.
L’opposition béninoise, dans tous ses communiqués, a toujours affirmé que les victimes avaient été fauchées par des tirs à balle réelle.
Elle dénonce aussi la proposition de loi d’amnistie générale, issue des recommandations du dialogue politique, introduite la semaine dernière au Parlement pour vote.