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L’administration somalienne en proie à l’infiltration des shebabs

En Somalie, l’ancien maire d’une ville du centre du pays a été condamné à la prison à vie pour avoir aidé à tuer son propre adjoint. Un ex-officier de police et un troisième homme, toujours recherché, ont été condamnés à mort. C’est une nouvelle preuve que les terroristes islamistes parviennent à s’infiltrer au sein du pouvoir somalien.

Les trois hommes jugés et condamnés sont impliqués dans la mort de Rashid Osman. Le maire-adjoint de la ville avait été tué en avril 2019 suite à l’explosion d’une bombe. Une attaque attribuée aux shebabs.

En tentant régulièrement d’infiltrer l’administration, les terroristes mettent constamment l’appareil d’État sous pression.

Une bombe dans un avion

Selon les spécialistes, les shebabs envoient soit un des leurs se faire employer par le gouvernement, soit ils recrutent quelqu’un travaillant déjà dans le système. Ou encore ils payent pour qu’un salarié leur rende service. Une méthode efficace car les fonctionnaires ne reçoivent pas forcément leur salaire à temps.

En 2016, le chef de la sécurité de l’aéroport de Mogadiscio a été condamné pour avoir permis le chargement d’une bombe dans un avion. L’engin avait explosé durant le vol, mais l’appareil avait miraculeusement évité le crash.

En 2014, un officier des renseignements avait fourni aux shebabs les identités d’agents des services secrets. D’après l’enquête, il avait accepté 30 000 dollars, à une époque où il devait financer son mariage.

Le maire de Mogadiscio tué par son employée

Même le président somalien n’est pas à l’abri. Des employés des télécoms et du protocole ont été arrêtés en 2014 et 2015 pour avoir facilité des attaques contre le chef de l’État.

En juillet dernier, les terroristes ont même éliminé le maire de Mogadiscio durant un attentat-suicide perpétré par une employée à l’intérieur même de la municipalité.

Le président Mohamed Farmajo avait alors ordonné un plan pour démasquer les fonctionnaires soutenant les shebabs. Mais les investigations ont du mal à aboutir. Les enquêteurs sont parfois eux-mêmes éliminés par les terroristes.

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