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Répression à Bissau d’une manifestation pour la révision du fichier électoral

Un rassemblement à l’appel de plusieurs partis d’opposition a été violemment dispersé par les forces de l’ordre, faisant plusieus blessés et un mort. Cette manifestation témoigne du climat précaire et tendu à un mois de la présidentielle.

Journée de tension hier à Bissau. Ils s’étaient donné rendez-vous très tôt ce samedi matin, dans plusieurs quartiers de la capitale. Il y avait là plusieurs militants de l’opposition, membres du Parti de la rénovation sociale, du Mouvement pour la démocratie et de l’Assemblée populaire unie. Ces opposants réclament la révision du ficher électoral pour éviter des fraudes, ce qui de fait, suppose le report du scrutin présidentiel. Au-delà des questions électorales, cette mobilisation visait à dénoncer la mauvaise gouvernance en général.

Mais ce samedi, impossible pour ces militants, de divulguer leur message. Positionnées sur chaque point de ralliement, les forces de l’ordre ont très rapidement étouffé ce rassemblement à coup de gaz lacrymogènes. Et d’important dispositifs policiers ont été déployés autour des sièges de chaque parti d’opposition.  

Sandji Faty, député Madem
27-10-2019 – Par Bineta Diagne

Les trois partis qui étaient à l’initiative de ce rassemblement dénoncent un climat hostile. « Nous voulons un processus clair, transparent, équitable, mais on ne peut pas accepter un processus obscur », dit le député Sandji Faty, du Madem, constatant que le « pouvoir ait tout fait pour empêcher que la manifestation ait lieu à Bissau ».

Dans la soirée, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités concernant la mort d’un militant du PRS.  

De son côté, la Ligue des droits de l’homme a vivement condamné l’usage de la violence par la police. Même indignation exprimée par le président José Mario Vaz, pour qui un tel climat n’est pas digne d’un État de droit.

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