Deux militants du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le renouveau démocratique et le développement, ont été arrêtés mercredi soir. Le MRD et leurs familles disent ignorer non seulement le motif de leur arrestation, mais également leur lieu de détention.
Selon leurs proches, les deux hommes ont été arrêtés par des agents de police en civil mercredi soir, peu après 22h, dans le centre de Djibouti-Ville. Le premier, Osman Yonis Bogoreh, se savait recherché, il l’avait d’ailleurs écrit sur Twitter.
Des policiers s’étaient déjà présentés la veille au domicile de l’une de ses connaissances et il avait pu échapper à leur recherche pendant 24 heures. Le militant du MRD Saïd Abdallahi Yassin, pour sa part, a été arrêté peu après, selon le président de son parti.
Inquiétude de la LDDH
Depuis, explique Omar Ali Ewado, le président de la Ligue djiboutienne des droits de l’homme, des membres de la famille d’Osman Yonis Bogoreh ont fait le tour des commissariats, mais en vain. Rien non plus du côté du centre de rétention administrative de Nagad. Officiellement, aucun motif d’arrestation ou chef d’inculpation n’a été révélé. La LDDH demande sa libération inconditionnelle.
Osman Yonis Bogoreh est également journaliste de la radio d’opposition La Voix de Djibouti. Plusieurs proches affirment que son arrestation pourrait être liée au fait qu’il a « aimé » sur Facebook la page d’une blogueuse djiboutienne en exil qui, depuis plusieurs mois, publie des vidéos très critiques envers la présidence.
De plus en plus, le régime djiboutien est isolé et cela, certainement, n’est pas sans effet sur son attitude et son comportement