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POLITIQUE

Réconciliation spectaculaire entre deux frères ennemis en Gambie

Deux anciens membres de la junte militaire qui s’étaient mutuellement accusés de crimes devant la Commission vérité, se sont finalement réconciliés. Ils ont également été lourdement mis en cause dans divers crimes commis au début du régime Jammeh.

Si cette réconciliation étonne, elle suscite surtout la colère d’une partie des victimes et de la population. « Ils doivent être si fiers d’avoir réconciliés deux meurtriers, quel accomplissement », a tweeté avec amertume un Gambien de la diaspora.

Le secrétaire général de la Commission vérité, Dr Baba Galleh Jallow, assume et rappelle que la réconciliation est une mission de son institution. « On ne peut pas se dire : attendons les poursuites judiciaires pour commencer la réconciliation, sinon on peut toujours attendre. Le jour où l’on connaître les poursuites judiciaires la Commission n’existera plus. Concernant la médiatisation de la réconciliation, cela fait partie de notre volonté d’ouverture, de transparence et d’accessibilité. »

Pour Abdoulaziz Barrow, la pilule est dure à avaler. Sanna Sabally et Edward Singhateh sont responsables de l’assassinat de son père, le soldat Basirou Barrow. Abdulaziz estime que le temps n’est pas encore venu pour la réconciliation. « Avec cette médiatisation, on a l’impression qu’ils sont en train de nous imposer la réconciliation comme un objectif ultime. Et la justice dans tout ça ? En tant que victime j’ai perdu tout espoir dans les travaux de la Commission vérité. Je ne pense pas qu’il puisse en sortir quoi que ce soit. »

Le ministère de la Justice pourra toujours ordonner des poursuites judiciaires à la fin des travaux de la Commission vérité. Mais cette accolade entre deux auteurs présumés de crimes avait un goût de liberté.

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