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De l’aide humanitaire transite entre les deux Soudans, une première depuis 8 ans

Un soutien a pu être apporté à des habitants de l’État du Kordofan du Sud, côté soudanais. Des zones où l’aide humanitaire était impossible depuis 2011. Le Programme alimentaire mondial a obtenu cette avancée grâce au récent réchauffement des relations entre les deux pays.

La chute du dictateur soudanais Omar el-Béchir, le début d’une transition à Khartoum, le réchauffement avec le Soudan du Sud. Tous ces développements ont abouti à une détente générale et à l’accord du 11 septembre avec plusieurs groupes armés. Accord qui prévoyait l’ouverture de corridors humanitaires.

C’est donc une avancée majeure pour le directeur du PAM David Beasley, qui a pu se rendre à Kauda, au Kordofan du Sud : « Il y avait un vent d’espoir extraordinaire chez les gens, et j’ai été surpris de voir que la situation n’était pas forcément pire que lorsque nous étions partis. Ça démontre la résilience énorme de ces populations. Mais attention, il y a des besoins humanitaires énormes en nourriture, santé, éducation. On va pouvoir évaluer les besoins. On espère ensuite la reprise des échanges économiques. Ce serait un rêve. »

Vers une nouvelle ère dans la région ?

Dans le passé, les belligérants interdisaient tout accès aux humanitaires. En 2013, les deux Soudans s’étaient accordés pour ouvrir 10 points de passage. En mars 2018, plusieurs corridors avaient été marqués. Mais chaque fois, guerre et manque de confiance avaient maintenu la frontière fermée.

Désormais, le PAM constate une véritable évolution : « J’ai vu une volonté de coopérer de la part des deux Soudans que je n’avais jamais constatée. Et si les leaders des deux pays font passer la population en premier, je pense qu’on aura une nouvelle ère dans cette région. Mais il y a encore beaucoup d’obstacles, des gens qui veulent empêcher ce changement. J’espère donc que les leaders sauront résister aux pressions, pour qu’on continue à engranger les succès comme celui-là. »

L’aide apportée ces derniers jours par le PAM est donc un symbole d’espoir pour l’avenir.

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