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Une nouvelle sécheresse dans la Corne de l’Afrique inquiète les humanitaires

Près de 14 millions de personnes seraient en situation d’insécurité alimentaire après plusieurs saisons des pluies très décevantes dans la Corne de l’Afrique.

Après 2011 et 2017, c’est la troisième sécheresse sévère en moins de dix ans. Avec le changement climatique, le phénomène va se répéter et s’intensifier. Un lourd défi pour les humanitaires, qui sont unanimes. Les organisations ont amélioré leurs procédures, leur réactivité. Après la terrible sécheresse de 2011, celle de 2017 a été bien mieux gérée.

« On a beaucoup appris, explique Nasra Ismaïl, directrice du Somalia NGO Consortium. Le besoin de mobiliser tous les acteurs. Le gouvernement, les communautés, les ONG. Parce que c’est un problème global. On a appris des échecs passés, la mauvaise réponse, au mauvais moment, sans financement adéquat. On a vu la différence en 2017, avec une mobilisation rapide des fonds au bon moment, vers les bonnes zones. »

Mais le défi du changement climatique va encore bouleverser le secteur. Pour Ahmed Ibrahim Abdi, de l’ONG ALDEF, les humanitaires doivent encore se perfectionner. « La meilleure réponse c’est un plan de secours avec des fonds positionnés, prêts à être utilisés dès les premiers signes de crise. On répond que la crise n’empire. Pour ça vous avez besoin d’organisations locales déjà sur place, avec des ressources, la connaissance du terrain. Puis vous augmentez la réponse progressivement. »

Adapter les modes de vie

Outre les humanitaires, les communautés locales vont devoir elles aussi opérer leur mutation. Selon le chercheur Henry Lotiir, les éleveurs du Turkana, dans le nord du Kenya, vont par exemple devoir adapter leur mode de vie.

« Traditionnellement nous accumulons le bétail et une grande partie meure pendant la sécheresse. Il faut diversifier l’économie. Faire de l’agriculture là où c’est possible. Au lieu de dépendre entièrement d’une seule activité. Il faut s’adapter sans attendre une approche sur le court terme du gouvernement. »

Des changements qui vont s’étaler dans le temps. En attendant, cette année encore, les ONG doivent parer au plus urgent.

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