L’ambassadeur allemand a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères lundi dernier. Motif officiel de la convocation : les critiques émises contre l’Érythrée par un journaliste de la radio publique allemande Deutsche Welle.
Le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement d’Asmara, Yemane Ghebremeskel, s’en est pris à la Deutsche Welle, mais sans beaucoup de précision. La radio publique allemande serait coupable de « persister dans ses campagnes de diffamation effrénées contre l’Érythrée ».
Il a ensuite affirmé que l’ambassadeur allemand avait été convoqué pour demander une « clarification / rectification sur l’incessant vitriol » diffusé par la Deutsche Welle. Lequel n’a rien à voir, conclut le dirigeant de ce pays sans médias libres, avec « l’objectivité journalistique ».
La Deutsche Welle n’a pas encore commenté cet incident. Mais la mauvaise humeur érythréenne prend sans doute sa source dans une tribune publiée le 11 octobre par le directeur du service en amharique de la radio, critiquant l’absence de changement en Érythrée malgré l’accord de paix avec l’Éthiopie.
Le journaliste érythréen Habtom Yohannes rappelle que c’est la deuxième fois en un an que l’Érythrée s’en prend à l’Allemagne, bastion de l’opposition où réside une importante et influente diaspora.
En octobre 2018, un propos similaire tenu à Berlin devant le Parlement par le chef de la diplomatie allemande avait déjà suscité un communiqué cinglant d’Asmara. Il faut dire enfin que c’est l’Allemagne qui est en pointe dans le rapprochement de l’Europe avec la très susceptible dictature érythréenne.