Riek Machar était à Juba depuis samedi. Mais malgré plusieurs rencontres avec le chef de l’État, sa visite n’a pas fait bouger les lignes.
La situation est toujours confuse au Soudan du Sud. Le chef rebelle Riek Machar doit rentrer au pays le 12 novembre pour prendre le poste de premier vice-président, avant la nomination d’un gouvernement d’union nationale. Mais il s’oppose toujours au président Kiir concernant les conditions de sécurité, la formation d’une armée unifiée, le nombre et les frontières administratives.
Riek Machar est reparti à Khartoum, son lieu d’exil, sur un constat d’échec. Malgré plusieurs rencontres avec le président Kiir, les chefs de la sécurité et une délégation de l’ONU, la situation reste bloquée. Selon son entourage, l’opposant ne rentrera pas le 12 novembre et ne participera pas au gouvernement, au moins tant que l’armée unifiée ne sera pas opérationnelle…
La formation de cette force de 83 000 soldats et anciens rebelles accuse un énorme retard. Selon les autorités, il faudra encore au moins trois mois pour assembler seulement la moitié du contingent.
Riek Machar devait rentrer définitivement à Juba en mai. Son retour a d’abord été repoussé de six mois. Mais vu les retards accumulés, le chef rebelle a demandé un nouveau délai, ce que la communauté internationale refuse…
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit déçu par l’intransigeance de Riek Machar et attend toujours son retour à Juba dans trois semaines. Même position pour la Troïka. Le groupe composé de la Norvège, des États-Unis et de la Grande-Bretagne, a pressé hier les différentes parties mais surtout le gouvernement, à « faire beaucoup plus » afin de tenir les délais.
Pour le chercheur Alan Boswell, la communauté internationale n’a pas la bonne approche. Selon lui, « au lieu de se focaliser sur le 12 novembre, tout le monde devrait faire pression sur les parties pour que les blocages disparaissent ». Il estime d’ailleurs qu’un nouveau report n’est pas le pire scénario.