Il y avait beaucoup de monde, ce lundi 21 octobre, dans les rues de Khartoum. L’Association des professionnels soudanais, le fer-de-lance de la révolution soudanaise, ainsi que le Parti communiste, avaient appelé à des manifestations dans la capitale et à travers le pays pour célébrer l’anniversaire du soulèvement populaire de 1964. Il s’agit pour eux de maintenir la pression sur les autorités et surtout de demander l’interdiction du parti de l’ancien président Omar el-Béchir.
La rue soudanaise a fait tomber l’ancien régime et elle veut conserver son pouvoir d’influence. C’est le sens de cette nouvelle « marche du million », à l’occasion du 55e anniversaire de la révolution du 21 octobre 1964 qui a mis fin au régime militaire d’Ibrahim Abboud.
Depuis le début de la journée, dans plusieurs quartiers de la capitale, des défilés ont déjà eu lieu dans une ville strictement bouclée par les forces armées, comme l’explique Hamid, un habitant de Khartoum.
« Les rues sont bondées. Toutes les routes débouchant sur le quartier général de l’armée, dans le centre de Khartoum, sont bouclées par les militaires. L’ambiance est bon enfant. Les gens ont des revendications très claires. Plusieurs quartiers ont déjà manifesté, d’autres défilent dans l’après-midi, d’autres encore ont annoncé un programme pour la soirée avec des discours, mais aussi des concerts et des chansons, pour célébrer la révolution du 21 octobre », précise-t-il.
Les revendications sont multiples, mais ce qui prédomine, selon lui, c’est l’exigence de voir le Parti national du Congrès d’Omar El-Béchir être interdit et l’appareil d’État, administratif et sécuritaire, débarrassé de ses sympathisants.
Une première revendication a déjà été satisfaite par le Premier ministre, dimanche. Abdallah Hamdok a en effet officialisé la mise en place d’une commission d’enquête sur la tuerie du 3 juin. Cette commission pourra citer des témoins et avoir accès à des documents officiels. Elle aura trois mois pour rendre ses conclusions.