La manifestation à Kinshasa du CLC était initialement prévue pour ce samedi, mais a été décalée de 48 heures en raison de la campagne anti-insalubrité. Ce collectif dénonce « l’impunité et l’impuissance de la justice ». Ce lundi matin, la capitale comptait une dizaine de points de rassemblement. Reportage.
Dans la commune de Kalamu, les manifestants, partis de la paroisse Saint-Joseph avec à leur tête le coordonnateur du Comité laïc de coordination, Isidore Ndaywell, scandent des slogans hostiles aux autorités et pestent contre les juges de la Cour constitutionnelle.
Entouré de militants de mouvements citoyens et d’opposants, Hervé Diakese, membre du CLC, dénonce la corruption : « La corruption, nous devrons lui livrer une guerre impitoyable. Notre justice est restée impuissante et laxiste. »
L’affaire des 15 millions de dollars
Des manifestants – une centaine -, comme le député Muhindo Nzangi, rebondissent sur l’affaire des 15 millions de dollars de rétrocession sur les prix des produits pétroliers : « Personne ne veut nous dire où sont les 15 millions. Et tant qu’on n’a pas les réponses à cette question, le peuple va continuer à poser des questions aux dirigeants pour qu’ils nous disent comment une si importante somme d’argent peut se perdre, sans laisser de traces. »
De la paroisse et en passant par des coins embouteillés, les marcheurs munis de banderoles ont déferlé sans impressionner les passants. « Ce n’était pas le cas, il y a une année », reconnaît Isidore Ndaywel, qui reste néanmoins optimiste pour les prochaines marches : « Nous avons voulu faire une mobilisation très décentralisée, en passant à travers les rues, même si les gens nous regardent comme des espèces en voie de disparition. Mais nous croyons que nous ne sommes pas en voie de disparition, au contraire ! Dans les prochaines marches, il y aura de plus en plus de gens, quand ils auront intégré cette nouvelle culture. »
A travers la capitale, les organisateurs de la marche avaient défini une dizaine de points de rassemblement.