En Mauritanie, l’Assemblée nationale tient une session pour procéder au renouvellement des présidents de commissions et des cinq vice-présidents. Une session qui s’annonce complexe. Selon les informations qui ont fuité, Boidiel Ould Houmeid, ancienne figure de l’opposition qui a rallié le parti au pouvoir, va devoir quitter son poste.
Le cas de Boidiel est emblématique en Mauritanie. Après avoir dissous son parti en 2018, il s’était engagé auprès l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz. Issu d’une chefferie traditionnelle du sud mauritanien, Boidiel Ould Houmeid est un poids lourd de la classe politique mauritanienne. Ancien leader syndical, Boidiel a occupé plusieurs postes ministériels stratégiques, dont celui des Finances, des Pêches et de l’économie maritime.
En 2007, il a occupé le poste de secrétaire général de la présidence de la République. Poste qu’il abandonne un an plus tard lorsqu’il refuse de participer au coup d’État militaire qui renversa le premier président mauritanien démocratiquement élu, Sidi Mohamed Ould cheikh Abdallahi.
« C’est le même régime, c’est le même pouvoir »
Pendant huit ans, il a donc rejoint dans l’opposition et créé son parti El Wiam avant d’intégrer le parti au pouvoir l’Union pour la République (UPR) en 2018 à la demande de l’ancien président Aziz qui l’avait fait élire premier vice-président de l’Assemblée nationale contre la volonté du parti au pouvoir. Aujourd’hui, ses partisans pensent que le président Ghazouani et l’ancien président Aziz se sont concertés pour l’éloigner.
Une thèse soutenue par Boidiel Ould Houmeid : « C’est le même régime, c’est le même pouvoir, c’est les mêmes personnes. Je les ai combattues parce qu’elles ont fait un coup d’État contre Maaouya. Je les ai combattues parce qu’elles ont fait un coup d’État contre Sidi. Mais après, nous avons discuté et nous sommes devenus des amis. Quand il y a eu maintenant l’élection du président de l’Assemblée nationale, l’ancien président m’a fait convoquer et il m’a dit qu’il veut me faire élire premier vice-président. Le parti n’a jamais discuté avec moi, on n’a jamais discuté cette question. »
Au siège de l’UPR, on soutient que seule la direction du parti est habilitée à présenter les candidats aux instances de l’Assemblée nationale.