Riek Machar est arrivé samedi 19 octobre à Juba pour rencontrer le chef de l’État, suivi par une délégation du conseil de sécurité de l’ONU. Mais les négociations n’ont pas permis de faire bouger les lignes.
Le Soudan du Sud reste dans l’impasse. Le chef rebelle Riek Machar doit rentrer définitivement au pays le 12 novembre pour prendre un poste de premier vice-président et former un gouvernement d’union avec Salva Kiir.
Riek Machar a donc voulu faire preuve d’ouverture. Le chef rebelle est arrivé samedi à Juba avec 300 hommes non armés, qui ont aussitôt rejoint les sites de cantonnement.
L’opposant a ensuite rencontré Salva Kiir, mais l’entrevue s’est mal passée. Tous les responsables de la sécurité ont alors été convoqués dimanche pour briefer les deux hommes sur l’application de l’accord de paix. Mais là encore le dialogue a échoué.
Riek Machar et Salva Kiir s’opposent notamment sur la formation très laborieuse d’une armée nationale de plus de 80 000 soldats. Or les officiers leur ont dit qu’il faudrait encore au moins trois mois pour rassembler la moitié du contingent seulement.
Mauvais signe supplémentaire, la réunion a été écourtée pour permettre à Salva Kiir d’accueillir la délégation du Conseil de sécurité.
Les quinze diplomates ont parlé aux deux leaders séparément. Devant eux, Riek Machar a tenu des propos inquiétants. En l’état actuel des choses, « si on forme un gouvernement le 12, savez-vous ce qui va se passer ? Le cessez-le-feu volera en éclat », a déclaré le chef rebelle, qui refuse pour l’instant tout gouvernement d’union.
Kelly Craft s’est dite « déçue » par les avertissements de Riek Machar. L’ambassadrice américaine à l’ONU a appelé au compromis alors que Washington promet de nouvelles sanctions si la date du 12 n’est pas respectée.
L’ambassadeur sud-africain Jerry Matthews Matjila s’est dit lui convaincu que ces obstacles pouvaient être franchis avant la fin du compte à rebours. Difficile d’y croire vu les retards et les désaccords encore sur la table.