Á Madagascar, les habitants d’Ambohitrimanjaka, un village non loin d’Antananarivo, protestent contre Tanamasoandro, « la ville soleil », un projet de ville nouvelle du président Andry Rajoelina afin de désengorger la capitale pour offrir de meilleures conditions de vie à ses habitants. Or, il nécessite d’exproprier les riverains et de remblayer les rizières qui leur permettent de gagner leur vie.
Sur la digue qui longe les quelque mille hectares de rizières, les riverains protestent. Écrasés par le soleil, munis de pancartes, ils sont une petite cinquantaine à se concerter. La tension est palpable.
« La raison de la manifestation d’aujourd’hui, c’est que l’État veut faire remblayer nos terrains qui sont notre gagne-pain, explique Freddy, un paysan. Pas seulement la commune d’Ambohitrimanjaka mais toutes les communes aux alentours. Deuxièmement, l’État dit que ces terres lui appartiennent alors que ce sont les terres de nos parents : on a les titres juridiques et les cadastres. L’État veut remblayer nos terres pour le projet Tanamasoandro, pour embellir la capitale Antananarivo. On refuse cela ».
Un peu plus loin, casquette et marcel blanc, Willy, paysan lui aussi, a voté Andry Rajoelina aux dernières élections. Il explique qu’il n’est pas contre le projet de ville nouvelle dans l’idée, mais pas sur sa rizière. Gérard Andriamanohisoa qui coordonne le projet présidentiel, assure qu’aucun travaux ne commencera tant que les riverains ne seront pas indemnisés.
► À lire aussi : Madagascar: le projet de construction d’une nouvelle ville fait polémique