Les appels au calme, à la retenue et au dialogue se multiplient suite à la contestation des manifestants qui ont fait au moins neuf morts et des dizaines de blessés en ce début de semaine. Alors que les principaux leaders issus de la société civile au sein du Front national de défense de la Constitution attendront jusqu’à mardi d’être fixés sur leur sort, différentes organisations, tant nationales qu’internationales donnent de la voix.
Le discret « Groupe national de contact », qui travaille depuis février au maintien du dialogue entre les acteurs politiques, a jugé « nécessaire » de publier son tout premier communiqué vendredi : il demande au président de la République d’« engager davantage le gouvernement (…) » pour « calmer le jeu politique actuel » et aux leaders politiques de privilégier « les actions revendicatives non violentes » pour faire baisser les « tensions politiques et sociales ».
Le barreau de Guinée déplore quant à lui un « déclenchement infernal et inacceptable de violences dans un pays dont les équilibres politiques et communautaires » sont encore « fragiles et précaires ».
Human Rights Watch donne également de la voix pour demander au gouvernement de « mettre fin à la répression contre ceux qui s’opposent à une nouvelle Constitution », rappelant que « les manifestations de rue sont de fait interdites depuis un an ». Ce que conteste formellement le ministre de l’Administration du territoire, le général Bouréma Condé.
À la suite des principales ambassades occidentales à Conakry, « le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat » affirme suivre « avec une grande préoccupation » les derniers développements en Guinée.
Tandis que dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, l’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly réaffirme en musique son opposition à un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.