En Algérie, après la prière, les citoyens sont appelés à se mobiliser. 35e vendredi de manifestation depuis le mois de février pour demander un changement de système à la tête de l’État.
Les manifestants devraient être nombreux, ce vendredi dans la rue en Algérie. Ces dernières semaines, la mobilisation a regagné en intensité à l’approche de la présidentielle prévue le 12 décembre. Les contestataires refusent la tenue du scrutin dans les conditions actuelles.
Autre point qui s’est ajouté, ces derniers jours, à la liste des mécontentements : une loi sur les hydrocarbures, qui a provoqué des manifestations dimanche à Alger. Elle est vue comme un moyen de vendre le pays aux multinationales étrangères.
Ce vendredi, la mobilisation est placée sous le signe de la solidarité avec les détenus du Hirak, le mouvement populaire de contestation du régime né le 22 février. Car s’il n’y avait pas d’interpellation au début du mouvement algérien, il y en a maintenant. Les médias affirment d’ailleurs que les arrestations se sont poursuivies cette semaine.
Solidarité avec les détenus d’opinion
Un appel à la solidarité a été lancé par un collectif d’avocats algériens, qui défend les personnes emprisonnées pour leurs opinions, depuis la chute d’Abdelaziz Bouteflika. Jeudi soir, une mobilisation a eu lieu à Paris, place de la République.
« Les arrestations continuent. En fait, ça s’est beaucoup aggravé. On considère ça comme une réaction du système pour étouffer un petit peu le mouvement populaire, pour essayer de faire peur aussi aux gens, pour essayer de faire passer des élections à tout prix, au prix d’incarcérer chaque personne qui consiste pour eux un danger, prévient Zakaria Ben lahrech, membre du collectif et de la Ligue algérienne des droits de l’homme. Il y a un grand soutien de la société civile et de la famille, qui sont présentes à chaque fois devant les tribunaux pour manifester et demander la libération de leur enfant, de leur sœur, de leur proche. Il y a un soutien aussi des avocats. Maintenant, à travers cet appel, on a essayé de trouver d’autres moyens de solidarité, d’essayer de faire pression aussi pour que le procès soit plus rapidement et de garantir aussi un procès équitable. »
À travers cet appel, le collectif veut faire pression pour des procès rapides et équitables. Selon le dernier décompte, mardi, du Comité national pour la libération des détenus, 100 personnes sont actuellement emprisonnées en lien avec le mouvement.