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POLITIQUE

Guinée: suite du procès de huit opposants au troisième mandat

En Guinée, huit responsables du Front national de défense de la Constitution (FNDC) sont poursuivis pour « manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles à l’ordre public ». La seconde audience a débuté en fin de matinée et le procureur requiert cinq ans de prison contre sept des huit prévenus.

Les débats se déroulent dans un épais silence, troublé seulement par la rotation des ventilateurs. L’ambiance ce vendredi est beaucoup plus calme que lors de la première audience. Il fait très chaud dans la petite salle pleine à craquer. Une centaine de personnes assistent au procès, des journalistes, mais aussi quelques soutiens.

Le procureur, Sidy Souleymane Ndiaye, a commencé ses réquisitions sur le fond. « J’ai reçu une dénonciation, raconte-t-il, sur des propos tenus par le FNDC. Des propos insidieux, des propos graves, des propos dangereux, pour l’ordre public. »

Incarcérés depuis près d’une semaine, les accusés apparaissent fatigués, mais sereins. Ils ont écouté, debout à la barre, les réquisitions du procureur : cinq ans de prison et deux millions de francs CFA d’amende pour sept des huit prévenus, « la relaxe » pour le frère d’Abdourahmane Sanoh dont le seul tort est d’avoir cherché à localiser le lieu de détention de son aîné et coordinateur du Front.

Important dispositif policier

Devant le tribunal, l’appel à manifester par le FNDC n’a pas été vraiment suivi. Il faut dire qu’un important dispositif policier encadre ce procès. Gendarmes et policiers sont déployés autour du tribunal et avec deux véhicules, ils ont formé un barrage qui filtre les accès dans la rue. Quelques membres du FNDC sont tout de même présents dans la salle, mais ils n’affichent pas ouvertement leur soutien.

Après trois jours de manifestations, qui ont fait au moins neuf morts et des dizaines de blessés, après un appel à une journée « ville morte » ce jeudi, le FNDC a formulé cinq revendications hier soir, dont la libération « immédiate » des huit prévenus.

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