Que se passe-t-il dans la région de Miski, dans le Tibesti, une zone de non droit dans le nord-est du Tchad ? Difficile à dire avec exactitude tant la région est difficile d’accès. Mais le Comité d’autodéfense de Miski, qui contrôle la zone depuis pratiquement une année, ainsi que la société civile tchadienne alertent sur une nouvelle flambée de violences depuis début octobre.
Ces violences auraient repris depuis deux semaines, avec une offensive de l’armée tchadienne sur la localité de Arkinya, à une vingtaine de kilomètres de Miski.
Simples accrochages, combats en règle… les incidents se seraient multipliés depuis lors, assure le coordinateur du Comité d’autodéfense de Miski, Molly Sougui, depuis son exil européen.
Ces affrontements auraient pris une plus grande ampleur depuis le début de la semaine. D’abord lundi, avec l’attaque d’une base-arrière de l’armée tchadienne par des combattants de Miski. Puis mercredi, lorsque des troupes gouvernementales ont lancé une attaque vers Yebbibou.
Dans les deux cas, Molly Sougui revendique une victoire pour ses troupes. Une information difficile à recouper dans cette région totalement isolée.
Un spécialiste de la région et des personnalités issues des tribus toubous qui peuplent cette partie du Tchad confirment ces affrontements, mais sont incapables d’en mesurer l’ampleur.
Côté gouvernement, c’est silence radio complet depuis deux semaines. Tout le monde renvoie la balle dans le camp du puissant ministre en charge de la Défense nationale et de la Sécurité publique, Mahamat Abba Ali Salah, qui ne répond pas aux sollicitations des journalistes.
Mais signe d’un regain de tension dans cette partie du Tibesti, une source militaire reconnaît que des renforts continuent à être envoyés dans le secteur, alors que le ministre de la Défense et le chef d’état-major de l’armée, le général Taher Erda, se trouvent à Faya-Largeau depuis au moins trois jours d’où ils superviseraient les opérations en cours dans la sous-préfecture de Yebbibou.