En République Démocratique du Congo (RDC), 45 détenus sont morts dans la prison centrale de Bukavu depuis le début de cette année par manque de soins médicaux et des mauvaises conditions carcérales. En colère, le personnel soignant de la prison a décidé de déclencher un mouvement de grève.
C’est surtout la rupture totale du stock de médicaments qui révolte les médecins-chefs de la prison centrale de Bukavu. Le docteur Muhindo Musimwa Pamela appelle l’autorité à agir d’urgence : « Que le droit des détenus soit respecté. Ils ont le droit à la santé. Si le gouvernement a voulu un service médical à la prison, il faut que ce service médical soit muni des outils nécessaires pour la prise en charge de ces détenus, non seulement les médicaments, mais aussi le matériel de soins. Nous n’avons rien. Soigner un détenu qui ne s’alimente pas, ça ne sert à rien. »
Malnutrition
Ces personnels déplorent aussi 365 cas de malnutrition aiguë parmi les détenus suite au manque de ration alimentaire adéquate, 13 cas de VIH sida et 23 cas de tuberculose. Théorodore Seme est conseiller pénitentiaire au ministère provincial de la Justice et des droits humains. Il reconnaît la situation et promet qu’une solution est en cours : « Au niveau du gouvernement, il y a un travail qui est en train de se faire. Et la solution est en train d’être trouvée par rapport à leurs revendications, non seulement pour la prison de Bukavu, mais pour les autres prisons aussi qui ont parfois les mêmes problèmes. Ils auront une solution dans les deux jours qui suivent. »
Poursuite du mouvement
En attendant la solution, médecins, infirmiers et pharmaciens ont poursuivi leur mouvement de grève ce mercredi dans cette prison.