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Sénégal: l’éducation devient une priorité pour les Mourides

Au Sénégal, ce jeudi 17 octobre est un jour férié, pour célébrer le Grand Magal de Touba, la fête religieuse la plus importante pour les Mourides, qui commémore le départ en exil du fondateur de la confrérie, Cheikh Amadou Bamba. La décision d’en faire un jour férié remonte à 2012, sous la présidence d’Abdoulaye Wade.

Signe de son influence politique, mais aussi économique grandissante, l’éducation devient une priorité pour la confrérie religieuse mouride : un complexe universitaire est en chantier à Touba, ville sainte des Mourides, à 200 km à l’est de Dakar. Après la construction de la mosquée Massalikoul-Jinane de Dakar en septembre, c’est la prochaine étape d’une politique de grands travaux.

Trois bâtiments

Trois bâtiments sont en train de sortir de terre, après la pose de la première pierre en décembre 2018. Ce projet, c’est un souhait du fondateur de la confrérie Mouride, selon le professeur Mor Faye, membre de la commission enseignement supérieur : « C’est un projet très ancien qui tient à cœur à Cheikh Ahmadou Bamba qui est de construire à Touba un centre académique de rayonnement mondial. »

Sur un site de trente hectares, le complexe devrait comprendre à terme un pôle d’enseignement islamique, des facultés de technologies et sciences agronomiques, une mosquée, une bibliothèque, ou encore un planétarium pour un budget estimé à 37 milliards de francs CFA (plus de 56 millions d’euros), entièrement financé par les contributions des fidèles. Same Bousso, membre du comité de pilotage : « Le disciple le moins nanti peut mettre une pièce en guise de contribution, en nature, en fer, en ciment, en béton. Chacun donne ce qu’il a. »

Financement indépendant de l’État

Un financement indépendant de l’État et un programme éducatif propre : la confrérie revendique son autonomie. Et même si le mouridisme est très spécifique au Sénégal, l’université vise des étudiants étrangers. Une manière aussi de faire face à l’islam radical pour le professeur Mor Faye : « L’éducation est forcément un rempart face aux dérives qu’on constate aujourd’hui. »

À terme, l’université compte accueillir 10 000 étudiants et elle a lancé son opération de communication : une exposition est dédiée au projet à deux pas de la Grande Mosquée.

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