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Gabon: la mise à l’écart de Frédéric Bongo Odimba fait grand bruit à Libreville

Ali Bongo Ondimba a fêté ce 16 octobre ses 10 ans à la présidence du Gabon, réoccupant progressivement le devant de la scène un an après son AVC. A la veille de cet anniversaire, a été annoncée en Conseil des ministres la décision de faire partir le tout puissant chef des renseignements de la présidence, Frédéric Bongo, demi-frère du chef de l’État.

Après avoir limogé sa soeur Pascaline Mférri Bongo du poste de Haute représentante du chef de l’État, Frédéric Bongo, demi-frère du chef de l’État, qui occupait officiellement la poste de directeur général des Services spéciaux est muté en Afrique du Sud, comme attaché militaire à l’ambassade du Gabon. Une décision qui fait grand bruit à Libreville.

Frédéric Bongo sera bientôt très loin du palais du bord de mer, lui qui était considéré comme l’homme clé du dispositif sécuritaire à la présidence, chargé notamment des écoutes téléphoniques. Il avait une réelle influence sur la Garde républicaine.

Frédéric Bongo est décrit comme un adepte du secret – il n’apparaît quasiment jamais en photo dans les médias – et aussi comme un adepte des sports de combat. « Cet homme pouvait être violent. Il vous intimidait », décrivent plusieurs sources.

Après les tensions apparues au sein du sérail suite à l’AVC du chef de l’État, Frédéric Bongo a été progressivement écarté du premier cercle. Jusqu’à être interdit d’accès aux appartements privés du palais présidentiel. Il subit aujourd’hui le même sort que le coréen Sud-Coréen Park Sang-chul, chargé de la sécurité d’Ali Bongo depuis les années 1980, John Steed Rey, un cousin, directeur de protocole, ou encore l’ancien aide de camp Arsène Emvahou.

« Depuis de longs mois, c’est le clan de la première dame et du directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga qui tient les rênes, en voilà une illustration supplémentaire », précise une source, qui ironise :  « chasse aux sorcières, purge, rouleau compresseur, appelez cela comme vous voulez ».

Frédéric Bongo est remplacé par le colonel Brice Clotaire Oligui Nguema, réputé proche de Brice Laccruche Alihanga.

Hier, dans sa première interview depuis son AVC du 24 octobre 2018, accordée au quotidien pro-gouvernemental L’Union, le président Ali Bongo Ondimba a promis d’accélérer le rythme des réformes et la lutte contre la corruption, se disant « déterminé » à aller au bout de sa « mission ». « Je me sens bien. Et de mieux en mieux chaque jour », assure-t-il en préambule de cette interview.

►A lire aussi: Refonte en profondeur du gouvernement gabonais

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