Première rentrée judiciaire mardi RDC sous la présidence de Félix Tshisekedi et sur fond de dénonciations persistantes de corruption et de manque de poursuites judiciaires. Le président n’a toujours pas passé un coup de balai dans la magistrature comme il l’avait promis quelques jours après son installation, il y a environ 9 mois.
L’opposition et la société civile ont toujours critiqué une magistrature acquise à Joseph Kabila. Le dernier cycle électoral n’a fait que renforcer ce sentiment. Au titre de la constitution, le président peut nommer ou révoquer les magistrats mais seulement sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature. L’ordonnance présidentielle en la matière doit aussi être contresignée par Premier ministre.
Pour la société civile, le président fait face à plusieurs obstacles notamment politiques. Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO). « Il doit à chaque instant consulter son partenaire. Que ce soit pour la nomination des magistrats du parquet et pour les juges. Les deux plateformes ne partagent pas toujours la même façon de voir les choses. Il est important que le président de la République revoie son partenariat avec M. Kabila. Il y a beaucoup de choses qui sont freinées par le FCC ».
Un faux débat, estime-t- on du côté du FCC qui a conservé le portefeuille de la Justice, c’était pourtant un poste convoité par le parti présidentiel.
Le problème de la justice se pose aussi dans le quotidien. Corruption, ingérence des politiques, léthargie ou clientélisme sans compter le manque de frais de fonctionnement et salaires adéquats pour le corps judiciaire. Et sur ces points, juges et avocats sont sur la même longueur d’onde, il faut plus qu’une volonté affichée.