Clôture à Cotonou, samedi 12 octobre au soir, au palais des Congrès, du dialogue politique, initié par le chef de l’État béninois et limité aux partis autorisés. Un dialogue présidé par Patrice Talon qui a réceptionné les conclusions des mains du rapporteur général, Victor Topanou. Ce rapport contient des recommandations liées au toilettage de la charte des partis et de la loi électorale, ainsi qu’une série de doléances qui concernent les mesures d’apaisement du climat politique.
Délégués et observateurs attendaient, avec intérêt, le discours de clôture pour voir quel sort le président Talon allait réserver aux recommandations.
« Les propositions formulées feront l’objet d’une appréciation attentionnée de la part de mon gouvernement », a déclaré le chef de l’Etat béninois.
Le chef de l’Etat a pris cet engagement, après avoir réceptionné les conclusions et écouté le rapporteur général. Victor Topanou, ancien ministre de Boni Yayi et constitutionnaliste, a d’abord décrit le climat tendu qui est inhabituel au Bénin, pays pionnier des conférences nationales en Afrique.
« Nous entendons et nous lisons, depuis quelque temps, l’apologie mal pensée de la violence comme une variable possible d’ajustement. Nous sommes nombreux à ne vouloir ni l’une, ni l’autre. ‘ Plaise à Dieu qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse ‘, formule de feu Monseigneur Isidore de Souza », a-t-il déclaré.
Se parler est donc impératif, dit l’orateur, avant de résumer l’essentiel : l’une des recommandations demande de favoriser la participation de tous les partis aux compétitions électorales pour que le 28 avril 2019 ne se répète plus.
Quant aux mesures d’apaisement, elles sont présentées sous forme de doléances. Il y en a dix-huit et vont de la libération des prisonniers politiques à l’abandon des poursuites à caractère politique.
Nous attendons maintenant l’après-dialogue. Que va faire Patrice Talon et quel sera son calendrier ? Deux questions sans réponse pour le moment.
Des élections législatives «tout de suite»
Face au dialogue politique du gouvernement, l’opposition au président Patrice Talon a organisé, aux mêmes dates, un contre-dialogue qu’elle a baptisé « Les assises de la résistance », clôturé samedi soir, à Cotonou au Codiame. Un rapport final contenant plusieurs recommandations a été lu devant la presse. L’opposition réclame, entre autres, la dissolution du parlement, la reprise des législatives et une amnistie générale pour les prisonniers et les exilés.
Notre correspondant a interrogé à l’issue des travaux, l’opposant et ancien vice-président de l’assemblée nationale. Joint par RFI, Eric Houndété réagit aux conclusions du dialogue initié par Patrice Talon.
Tout d’abord, un dialogue ne peut pas se terminer par des doléances. Quand on fait un dialogue, on débouche sur des accords. […] Pour qu’il y ait la paix dans ce pays, il faut des élections législatives tout de suite.