Le ministère de l’Intérieur du Botswana a annoncé que neuf rhinocéros ont été tués durant ces six derniers mois dans le pays, un nombre sans précédent. Les acteurs de la protection de la faune sauvage s’inquiètent car depuis quelque temps, les actes de braconnage se multiplient dans le pays.
À ce jour, le Botswana abrite une population de seulement 400 rhinocéros, et si jusqu’ici les braconniers se concentraient sur l’Afrique du Sud, ils se tournent désormais vers les réserves botswanaises. Map Ives, directeur de l’association Rhino Conservation Botswana, l’observe depuis quelques années.
« Les braconniers sont arrivés au Botswana il y a à peu près deux ans, car maintenant en Afrique du Sud, beaucoup de civils protègent activement les rhinocéros. Donc c’est plus simple pour eux s’ils vont dans d’autres pays », explique-t-il.
Au Botswana, l’armée est en charge de la lutte anti-braconnage. Mais la région d’Okavango qui regroupe la majorité des rhinocéros du pays, est une zone marécageuse d’une dizaine de milliers de km². Difficile donc de la surveiller de près et les criminels utilisent de plus en plus ce terrain à leur avantage.
« Je travaille dans la protection de la vie sauvage depuis 40 ans, et avant, les braconniers agissaient plus comme des amateurs. Maintenant, ils sont professionnels et bien organisés. Ils ont beaucoup d’argent, ils sont suréquipés en armes, et très déterminés », déplore Map Ives.
Le ministère de l’Environnement tire la sonnette d’alarme. Si le braconnage continue à ce rythme, les rhinocéros pourraient disparaître du pays d’ici 2021.