Une demi-douzaine de dirigeants du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont été interpellés par des membres des forces de l’ordre cagoulés au domicile de leur coordinateur, Abdourahmane Sanoh, alors qu’ils se préparaient à donner une conférence de presse pour détailler les modalités de la mobilisation prévue lundi, selon l’opposition.
C’est une bonne demi-douzaine de responsables de la société civile qui ont été interpellés samedi 12 octobre au soir. Après six heures de garde à vue à la direction de la police judiciaire, ces principaux responsables de la société civile membres du Front national pour la défense de la Constitution ont été interrogés pendant quatre heures avant d’être emmenés sous bonne escorte à bord de pick-up de la police vers une destination inconnue.
Abdourahmane Sanoh et ses compagnons sont accusés par la police de trouble à l’ordre public, de propos incitatifs à la révolte et à l’insurrection, ce qu’ils ont systématiquement rejeté, selon leur conseil, maître Salifou Béavogui.
Parmi les interpellés, il y a le frère de Sanoh, Mamoudou dont le seul tort est d’avoir cherché à localiser le lieu de détention de son aîné et coordinateur du front, toujours selon l’avocat, qui ajoute « mes clients sont sereins et déterminés malgré les tortures morales dont ils font l’objet ».
Ce qu’on leur reproche, c’est qu’il s’agit de troubles à l’ordre public, d’incitation à la haine et à l’insurrection. Ils ont rejeté toutes ces accusations.
Le coup de filet de ce samedi intervient dans un contexte de plus en plus tendu, le FNDC ayant appelé les Guinéens à se « mobiliser » à partir de lundi pour s’opposer à l’ambition prêtée à Alpha Condé de briguer un troisième mandat à 48h de rassemblements considérés comme des manifestations à hauts risques.