La capitale mauritanienne vit au rythme des délestages. La Somelec, Société nationale de l’électricité, impute ces désagréments à une panne sur la ligne à haute tension qui transporte l’énergie du barrage hydroélectrique de Manantali au Mali vers le Sénégal et la Mauritanie.
Les délestages se sont accentués ces deux derniers jours. Mercredi matin, les habitants des quartiers très peuplés de la capitale, Nouakchott, se sont réveillés dans le noir après une nuit sans électricité.
Des boulangers ont dû avoir recours aux groupes électrogènes comme Mouhamedene : « Ça nous coûte excessivement cher, l’usage de ces engins et leur carburant. Mais nous n’avons pas le choix. Les délestages arrivent au moment où les élèves reprennent le chemin des cours. Vous voyez tout ce monde devant… c’est pour le pain. Commerçants, mères ou pères de famille et les distributeurs de baguette de pain. Ils viennent très tôt et font la navette entre les différents souks. »
Ismaël Sy est un chef de famille. Il affirme avoir perdu tous les produits périssables, comme le lait frais ou la viande, qui étaient stockés dans son réfrigérateur. À cela s’ajoute un sommeil perturbé : « On a vraiment souffert à cause de cette coupure, presque toute la nuit on n’a pas eu d’électricité, personne n’a dormi avec tous les moustiques. »
Les habitants de Nouakchott n’ont pas connu de délestages identiques depuis 2008. Ils se disent préoccupés en dépit des explications de la Société nationale de l’électricité.