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POLITIQUE

Bénin: ouverture d’un «dialogue politique» sans les grands partis d’opposition

Le 20 mai, dans une adresse à la nation, Patrice Talon avait promis un « dialogue franc et direct » avec la classe politique. Patrice Talon lance le dialogue devant près de 300 participants, les neuf partis ont eu droit chacun à trente invités pour la cérémonie mais pendant les travaux qui vont durer trois jours, ils seront seulement douze par formations.

Un dialogue politique dont les contours sont précis et bien balisés. Partrice Talon prononcera un discours à l’ouverture avant de s’éclipser pour laisser la main au facilitateur qu’il a choisi.

Lundi, le ministre porte-parole disait que son chef ne voulait rien contrôler et rien imposer. Le même ministre a prévenu qu’il ne s’agissait pas d’une conférence nationale mais plutôt d’une rencontre politique avec les partis qui ont une existence légale.

Il n’y a pas d’ordre du jour officiel, une bonne partie des débats devraient concerner la charte des partis et la loi électorale, deux lois dont certaines dispositions ont coûté à l’opposition la non validation de ses listes.

Il y a eu première tentative pour corriger et repêcher les recalés de la commission électorale, la tentative a échoué. Le dialogue politique devrait essayer de trouver la bonne formule. Les élections municipales sont prévues en mars 2020 et selon quelques observateurs, il faut éviter d’organiser, au pays berceau de la démocratie, deux élections successives non inclusives.

Un contre dialogue

Faute de récépissé, les partis d’opposition, surtout ceux qui réclament lourdement l’annulation des élections législatives, ne sont pas invités. Au total, neuf partis politiques y participent, il s’agit uniquement des formations reconnues par le ministère de l’Intérieur. L’USL de l’homme d’affaires Sébastien Adjavon, Restaurer l’Espoir de Candide Azanai, la FCBE aile Boni Yayi, le parti communiste seront absents, faute de récépissé.

Ces partis d’opposition, organisés au sein des forces de la résistance, organisent donc au même moment « un contre dialogue politique », baptisé « les assises de la résistance », présidé par l’ancien chef d’État, Nicéphore Soglo.

L’aile FCBE restée fidèle à Boni Yayi, et les leaders dont les partis n’ont pas été invités, animent ce contre dialogue.

En première ligne et à la manœuvre, l’ancien chef d’État Nicéphore Soglo, pour qui l’offre du président Talon est sans intérêt, parce qu’elle écarte l’opposition. Une opposition qui veut plus qu’une réunion en partie consacrée à l’amendement de la loi électorale et à celui de la charte des partis politiques.

Nicéphore Soglo réclame des actes forts comme le retour des exilés politiques, ceux que le camp du pouvoir appelle des fuyards ou des Béninois en séjour de plaisance à l’étranger.

Comme Patrice Talon, Nicéphore Soglo délivrera un discours aux assises de la résistance en ouverture avant une évaluation des 42 mois de gouvernance Talon.
Samedi, le jour où le chef de l’État va clôturer son dialogue politique, l’opposition a prévu une messe catholique à Cotonou, « en mémoire des compatriotes tombés », dit l’un des organisateurs.

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