Le courant était déjà rare, il est désormais cher. En pleine pénurie d’électricité, les autorités quadruplent le prix du kilowatt pour le porter à 1,6 dollar zimbabwéen. Cette hausse fait suite à une première augmentation des tarifs en août dernier. Les autorités la justifient par une dépréciation de la monnaie locale face aux devises étrangères.
En fait, le Zimbabwe doit financer ses achats d’électricité. Car le pays traverse une dramatique pénurie, en raison d’une baisse du niveau d’eau dans le barrage de Kariba qui fournit l’essentiel de la production nationale. Hararé doit donc acheter de l’électricité à son voisin sud-africain. Et encore, cela ne suffit pas à couvrir les besoins, et les consommateurs affrontent jusqu’à dix heures de délestage par jour.
Ce nouveau coup dur intervient une semaine après une hausse d’un quart des prix des carburants. En janvier dernier, le triplement des prix de l’essence avait provoqué de graves émeutes au Zimbabwe, durant lesquelles dix-sept personnes avaient perdu la vie. En un an, la situation économique est devenue explosive au Zimbabwe et les pénuries touchent de nombreux secteurs comme les médicaments, sans compter une sécheresse persistante qui a réduit les volumes des principales productions agricoles.
L’inflation estimée atteint les 300% selon les statistiques du Fonds monétaire international.