Une délégation de la commission des affaires étrangères du Congrès américain est à Khartoum depuis le début de la semaine. Sa mission vise, selon l’ambassade américaine à Khartoum à s’informer de la situation politique, économique et sécuritaire du pays.
Le sénateur républicain de Géorgie, Johnny Isakson, et le sénateur démocrate du New Jersey Cory Booker font partie de cette délégation. Ils multiplient les rencontres avec les officiels et les acteurs de la société civile. Le but est de mesurer la réalité des changements avant de discuter de la levée du Soudan de la liste noire américaine des pays sanctionnés.
Dès sa prise de pouvoir le mois dernier, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a demandé la levée du Soudan de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme. Condition indispensable, selon lui, pour mener à bien les réformes économiques attendues.
Khartoum figure sur cette liste depuis 2003, époque où Washington accusait le pays de menacer sa sécurité nationale en accueillant Oussama Ben Laden.
Dans sa démarche, le Soudan est aujourd’hui soutenu par des pays arabes et africains. Il a également l’appui de la France. Fin septembre, le président Emmanuel Macron a considéré que cette levée des sanctions américaines était « une nécessité ».
Mais Washington conditionne cela à un vrai changement et veut s’assurer que le pouvoir en place est véritablement civil et exigent un ensemble de réformes : la paix avec les groupes armés, l’amélioration des droits humains, la transparence financière, la lutte contre le terrorisme… ou encore la fin de la mainmise des Frères musulmans sur l’État.
Selon le ministre soudanais des Finances, l’administration américaine a informé Khartoum que le dossier était très complexe. Et qu’en conséquence, une levée des sanctions ne pourrait se faire avant neuf mois ou un an.