Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Soudan: une ministre saisit la justice contre un prédicateur extrémiste

Dans son prêche de vendredi dernier, le prédicateur intégriste a aussi critiqué la ministre pour avoir organisé le premier championnat de football de femmes qui a lieu actuellement au Soudan. Des activistes ont attaqué ce religieux appelant le gouvernement à interdire ce genre d’accusations en ce qui concerne la religion.

Un collectif d’avocats a également décidé d’agir. Ils ont déposé une plainte chez le procureur général ce lundi 7 octobre. Dans leur plainte, ces avocats dénoncent le discours extrémiste, du prédicateur religieux qui met « clairement la vie de la ministre et celle de sa famille en danger ».  Ils accusent le prédicateur de diffuser des fausses informations qui portent atteinte à la réputation de la ministre Wala’ el-Bouchi.

Abdel-Hay Youssef était déjà connu pour ses discours qui diffusent la haine et ses fatwas qui visent particulièrement les femmes. Durant trente ans, le régime d’Omar el-Béchir s’est servi de ce salafiste endurci pour opprimer la femme, assurent les avocats.

Selon Mohamad Youssef Mohamad, l’un des avocats, le prédicateur Abdel-Hay youssef ne saisit pas encore la réalité du changement qui a eu lieu au Soudan :

« Nous sommes dans une nouvelle ère, après une grande révolution réalisée par le peuple soudanais, nous n’allons pas permettre aux anciennes pratiques de persister. Nous nous y opposons pacifiquement en déposant des plaintes et en prenant plusieurs autres mesures pour que la loi s’applique. Ceci exige aussi des grandes réformes de nos lois en plus de réformes sociétales. »

Les avocats érigent cette affaire en symbole pour un nouveau Soudan et d’un État de droits. Suite à la plainte, une enquête est déjà ouverte au bureau du procureur général. Quant au ministre des Affaires religieuses qui a pris la défense de la ministre, il a déclaré vouloir légiférer bientôt contre les pratiques religieuses extrémistes.

→ Lire aussi : Soudan: après la révolution, les grands chantiers du Conseil souverain

Quitter la version mobile