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POLITIQUE

Riek Machar repousse une nouvelle fois son retour au Soudan du Sud

Le chef rebelle sud-soudanais doit normalement rentrer à Juba le 12 novembre en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Or, l’application de l’accord de paix de septembre 2018 connaît de nombreux retards. Le camp de Riek Machar accuse le gouvernement de vouloir faire échouer le processus de paix.

La rhétorique s’enflamme à l’approche du 12 novembre. Le SPLM-IO, parti de Riek Machar, liste une série d’obstacles : les conditions de sécurité sont insuffisantes, la création d’une armée unifiée a pris trop de retard et la question des États fédéraux n’est pas réglée. Dans ces conditions, le parti de Riek Machar annonce qu’il « ne participera pas au gouvernement d’union nationale ».

Les camps ennemis devaient d’abord former une force de 83 000 soldats, dont la moitié est censée être prête en novembre, ainsi qu’un groupe mixte de 3 000 hommes pour protéger les personnalités. Or, ce processus a déjà pris un lourd retard. « C’est impossible d’entraîner une armée en un mois. Le pouvoir a stoppé le processus en refusant de financer », accuse le SPLM-IO.

« Le scénario se répète »

Concernant les régions, le président Kiir est soupçonné de vouloir manipuler les frontières traditionnelles en faveur de son ethnie Dinka. Des commissions devaient étudier la question, mais le travail est bloqué. Pour Alfred Youhanis Magok, un des porte-parole de Riek Machar, il faut des solutions avant le retour du chef rebelle. « En 2016, on pensait que tout serait réglé lors des Conseils des ministres. Mais le régime ne voulait pas coopérer. Le scénario se répète », dit-il.

La chercheuse Lauren Blanchard n’est pas surprise. Selon elle, « la volonté politique est faible, les conditions de sécurité sont insuffisantes et les déclarations officielles n’inspirent pas confiance ». Elle se demande si une partie de l’accord de paix devrait être révisée. Car, dit-elle, « personne ne veut une répétition » des précédents échecs.

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