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Tchad: le gouvernement s’attaque à la pratique de la diya

Une circulaire interministérielle a été signée, le 4 octobre à Abéché, pour réglementer la pratique de la diya, compensation financière versée par l’auteur d’un crime à la famille de la victime.

Cette décision des autorités a été prise lors de la conférence des gouverneurs. Si les autorités entendent lutter contre l’impunité qu’engendre cette pratique, le milieu judiciaire évoque plutôt un effet d’annonce.

« La diya ne doit pas remplacer les poursuites pénales », stipule la circulaire cosignée par trois ministres, qui fait office de rappel à l’ordre pour Djimet Arabi, ministre de la Justice. Car selon lui, cette compensation financière a entraîné ces dernières années une hausse de l’impunité au Tchad.

« Les gens comptabilisent les morts de part et d’autre, ils paient la diya. Ils entravent toute poursuite pénale contre l’auteur de ces meurtres. C’est une situation inacceptable, qui se fait contre les textes de la République. Et cette situation doit absolument cesser. »

Mise en application

De son côté, le milieu judiciaire salue cette décision. Mais questionne sa mise en application. Explications de maître Athanase Mbaigangnon, président de l’ordre des avocats du Tchad.

« La coutume est plus forte que la justice au Tchad. Pour un assassinat, on vous impose 100 chameaux, et que sais-je encore. Il est temps que l’exécutif cesse de s’immiscer dans le judiciaire et mette à la disposition des juges les ressources nécessaires, tant matérielles que financières, pour faire échec à cette pratique de la diya. »

Au Tchad, la diya représente souvent plusieurs millions de francs CFA. Des sommes considérables qui, selon les autorités, ont provoqué ces derniers mois une augmentation des représailles pour non-paiement de la compensation.

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