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Mali: le «marathon» d’un instituteur pour sauver son école

Au Mali, un instituteur du petit village de Lahanti a parcouru les 500 kilomètres qui le séparent de Bamako, la capitale, pour réclamer des fonds pour son école qui tombe en ruines.

Entre des salles de classe sans toitures, des murs en terre rouge et des chaises et bancs vétustes, les 348 élèves de l’école du village malien de Lahanti, située dans la région de Kayes, dans l’ouest du Mali, ont du mal à étudier.

Un enseignant du village a donc décidé de marcher sur plus de 500 kilomètres, de Lahanti à la capitale Bamako, pour lancer un appel à l’aide et réclamer la construction d’une école pour permettre aux enfants d’étudier.

Après presque de deux semaines de marche, Tiekoro Dramo, âgé de 30 ans et père de trois enfants, est arrivé dans la capitale. Drapeau national du Mali autour du cou, il soupire.

Personne ne le croyait, à commencer par les habitants de Lahanti, qu’il a réunis le jour de son départ. « Tout le monde était resté ébahi. On disait : « Mais comment est-ce possible ? Et peux-tu marcher d’ici à Bamako ? » »

Sac noir au dos, il commence à rencontrer sur le trajet des difficultés en cette période d’hivernage. « J’ai osé affronter la pluie. Il y avait des rivières à traverser, j’ai même pris la pirogue quelque part », raconte-t-il. « J’ai vu des serpents sur la route. Vraiment, j’étais très effrayé. »

« Je suis prêt à refaire le même exploit »

Téméraire, il continue son chemin vers Bamako, avec des repas et des nuits chez l’habitant. Après 13 jours de marche et plus de 500 kilomètres parcourus, le professeur d’allemand arrive dans la capitale malienne.

Il rencontre le numéro deux du ministère de l’Éducation nationale. A-t-il obtenu satisfaction ? « L’objectif est toujours d’avoir des salles de classe pour que les enfants puissent avoir une bonne éducation. Si je ne vois pas ça, je ne peux pas dire que je suis satisfait. » Il termine : « Je suis prêt à refaire le même exploit si c’est nécessaire. »

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