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Les Érythréens réclament la libération de leurs compatriotes détenus en Libye

Des centaines d’Érythréens ont manifesté devant le siège des Nations unies pour réclamer la libération de leurs compatriotes toujours enfermés dans les prisons libyennes.

Avec notre correspondant en Suisse,  Jérémie Lanche

À Genève, en Suisse, une centaine de personnes ont manifesté le 4 septembre devant l’ONU pour réclamer la libération des migrants qui croupissent dans les geôles des milices libyennes.

Ils seraient au moins 5 000, dont bon nombre d’Érythréens qui continuent de fuir leur pays, et qui envoient, quand ils le peuvent, leurs appels au secours sur les téléphones portables de leurs proches réfugiés en Europe.

« J’ai pu parler avec ces personnes une fois, il y a trois semaines. Ils avaient été capturés par des milices. Je n’ai aucune idée de ce qu’ils sont devenus », explique Tewodros Eyasu, qui reçoit parfois des témoignages de captivité.

Cet ancien réfugié érythréen, aujourd’hui en Suisse, déplore l’inaction de la communauté internationale pour évacuer les migrants de Libye. Alors que tout le monde, dit-il, sait qu’ils sont torturés par les milices libyennes.

Les Érythréens plus maltraités que les autres

Ce sentiment est partagé par Zewdi Tesfa Mariam. Également d’origine érythréenne, elle aussi se dit désemparée devant l’afflux de vidéos envoyées par ses compatriotes prisonniers.

« On reçoit des gens et on nous dit : « Mais qu’est-ce qu’on peut faire, nous ? » Sortez pour nous, hurlez pour nous ! On est très mal. On a des cadavres à côté. On ne dort plus, à un moment donné. Malgré nous, on le vit », déplore-t-elle.

Simon fait partie de ceux qui ont réussi à fuir les milices libyennes en échange d’une rançon. « On a été kidnappés pendant presque un mois et demi, dans le Sahara, sans rien. Un verre d’eau par jour. Je n’arrive pas à expliquer la situation là-bas », raconte-t-il.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les Érythréens comptent parmi les plus nombreux à mourir lors de la traversée de la Méditerranée, probablement parce qu’ils subiraient encore plus de mauvais traitements que les autres migrants en Libye.

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