Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a démis de leurs fonctions, jeudi 3 octobre, 35 directeurs et présidents de conseils administratifs dans les universités publiques.
Le gouvernement veut assainir progressivement les secteurs publics pour écarter les responsables fidèles à l’ancien régime d’Omar el-Béchir. C’est une guerre que le Premier ministre engage contre le pouvoir des Frères musulmans, selon des sources proches du gouvernement. Première cible : l’enseignement supérieur.
Du temps du président déchu Omar el-Béchir, ce genre de postes du service public, comme les hauts responsables des universités ne pouvaient être attribués qu’à des fidèles au régime.
Tous les universitaires renvoyés sont d’anciens ministres, des membres du Parti du Congrès… Et à cela s’ajoutent quelques symboles de l’ancien régime, tous connus pour leur appartenance aux Frères musulmans.
Ces responsables ont été rapidement remplacés par des personnes désignées par Abdallah Hamdok, le Premier ministre, en personne. Et c’est désormais une femme qui dirige l’université de Khartoum.
Cette mesure attendue a été largement saluée sur les réseaux sociaux. Pour certains observateurs, c’est un prélude pour récupérer le prestige des universités soudanaises et pour éviter l’islamisation de l’enseignement supérieur.
De nombreux Soudanais souhaitent que cette purge soit élargie à d’autres secteurs publics, toujours contrôlés par les Frères musulmans. Sous son régime, Omar el-Béchir avait mis en place une politique dite de « Tamkine », qui permettait aux Frères musulmans de diriger tous les secteurs de l’État.