La tension monte peu à peu au Soudan du Sud à mesure que l’échéance du 12 novembre approche. Ce jour-là, le chef rebelle Riek Machar est censé rentrer à Juba pour occuper le poste de premier vice-président, avant la formation d’un gouvernement d’union nationale.
La dernière fois que Riek Machar était rentré définitivement au pays, c’était en 2016. Mais la guerre avait repris peu après. Or il devait rentrer en mai. Un délai de six mois a été accordé. Malgré tout, rien ne semble prêt.
Plus d’un an après la signature de l’accord de paix, son application accuse un retard chronique. Deux points sont particulièrement sensibles : la sécurité entourant le retour du chef rebelle et les divisions administratives du pays, le président Kiir étant accusé de vouloir favoriser son ethnie, les Dinkas.
Le pouvoir, lui, explique qu’il a besoin du soutien financier international pour aller plus vite. La présidence avait demandé 100 millions de dollars. À peine plus de 10 ont été donnés.
Pour Tibor Nagy, secrétaire d’État américain adjoint, il n’est pas question de mettre la main à la poche. « Dans beaucoup de crises internationales, il y a des plans A, B et C. Pour le Soudan du Sud, il n’y a qu’un plan A, c’est-à-dire la mise en place d’un gouvernement le 12 novembre. Maintenant, pour l’argent, le pays a eu des problèmes de corruption. Il a d’énormes réserves de pétrole. Nous pensons que les Sud-Soudanais ont suffisamment de ressources pour financer la transition. Et une fois que la communauté internationale sera satisfaite sur ces problématiques, nous pourrons peut-être discuter d’un soutien supplémentaire. »
Les deux camps recommencent à s’accuser, et ils ont en même temps repris le recrutement d’hommes armés. Une délégation du Conseil de sécurité doit arriver à Juba à la fin du mois. Riek Machar devrait faire partie du voyage. Pour certains, l’échec de son retour en novembre pourrait relancer la guerre.