Au Sénégal, Khalifa Sall a été libéré le 29 septembre au soir après une grâce du président Macky Sall. L’ancien maire de Dakar avait été condamné à cinq ans de prison et 5 millions de francs CFA d’amende (environ 7 600 euros d’amende) en mars 2017 pour « escroquerie sur des deniers publics », une condamnation confirmée en appel. Mais désormais libre, il reste inéligible.
Après sa libération, l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, a passé la journée avec ses plus proches à Tivaouane, ville située à une centaine de kilomètres au nord-est de la capitale. À la mairie de Dakar, certains de ses soutiens et de ses partisans se félicitent de sa libération et rêvent déjà au retour du maire aux affaires. Devant le bâtiment, la pancarte « Dakar sous les verrous » avec le portrait de Khalifa Sall et le nombre de jours de détention, est toujours présente.
Bassirou Cissé, qui fait partie depuis 2009 du service de sécurité de la mairie, connaît bien Khalifa Sall et espère le revoir bientôt. « On rend grâce à Dieu, déclare-t-il. Khalifa Sall nous amène de la joie. Il se bat pour la liberté du peuple. Il se bat aussi pour la justice. Le peuple est souverain devant les politiques et il se bat pour cela ».
Il est aimé de tout le Sénégal et on aimerait que ce soit notre président de la République.
Il s’agit de la prochaine étape du combat de Khalifa Sall : récupérer ses droits politiques. La peine de prison et l’amende de 5 millions de francs CFA (7 600 euros) ont été abrogées, mais la grâce n’efface pas la condamnation.
Amnistie ?
L’ancien maire de Dakar ne peut ni voter, ni participer à une élection. Et le décret signé le 29 septembre par le président ne concerne pas les dommages et intérêts dus à l’Etat par Khalifa Sall et deux de ses coaccusés, soit environ 2,8 millions d’euros. « C’est une épée de Damoclès », selon l’un de ses avocats, maître Seydou Diagne.
Dissident du Parti socialiste, candidat déclaré mais exclu de la dernière présidentielle en février dernier, révoqué de ses fonctions de maire et de député, Khalifa Sall dispose de deux possibilités pour poursuivre son combat politique en vue des prochaines échéances, les élections locales, les législatives de 2022 puis la présidentielle de 2024 : une révision de son procès, ou une loi d’amnistie à l’Assemblée.
Cette dernière loi pourrait également concerner Karim Wade. Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, condamné pour enrichissement illicite, gracié en 2016, en exil au Qatar, reste lui aussi inéligible et sous le coup d’une amende de plus de 210 millions d’euros. Cette proposition pourrait être évoquée dans le cadre du dialogue national.