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Cameroun: le grand dialogue national est lancé sans le président Biya

Les débats sont lancés à Yaoundé pour tenter de trouver des solutions aux causes de la crise dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest du Cameroun. Ce grand dialogue national est organisé à l’initiative du président Paul Biya.

Ce lundi matin, les participants se sont retrouvés au palais des Congrès de Yaoundé pour la cérémonie d’ouverture avec plusieurs temps forts. Comme lorsque de jeunes ex-combattants du maquis ont chanté l’hymne national en anglais. Accompagné des mots de l’un d’entre eux, qui a déclaré à la tribune : « Comme moi, beaucoup sont prêts à rendre les armes, mais ils attendent de connaître les intentions du gouvernement à leur égard ».

Autre moment d’émotion, les prières et les encouragements des chefs religieux de différentes confessions. Puis la minute de silence en mémoire des victimes à la demande du Premier ministre, Joseph Dion Ngute qui, dans un discours en anglais puis en français, a affirmé : « Nous sommes ici pour chercher à donner un rayon de lumière dans la nuit noire des turbulences actuelles ». Il appelle à un « sursaut national ».

Des sentiments partagés

La grande salle du palais des Congrès était remplie de monde, plus de 1 500 personnes, mais le chef de l’État Paul Biya n’est pas là : « On le savait, il a désigné son Premier ministre pour présider le dialogue. Il ne va pas présider avec le président », ironise un fonctionnaire de la présidence.

L’état d’esprit des participants après cette cérémonie semble assez partagé. Un représentant de la diaspora, un anglophone venu des États-Unis, a affirmé tout à l’heure : « En regardant notre histoire, toutes les résolutions qui n’ont jamais été appliquées, je suis plutôt pessimiste. Mais si je me tourne vers l’avenir, j’ai envie d’y croire que cette fois-ci sera la bonne ». « On a y arriver et j’ai confiance », lance un autre participant. Une femme se demande pour sa part si tout cela n’est pas qu’« un grand théâtre ».

Cet après-midi, les débats à proprement parler vont commencer. Et avec les travaux en commissions, 700 délégués vont plancher sur des thèmes comme le système éducatif et judiciaire, le retour des déplacés ou encore la décentralisation.

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