En RDC, la société canadienne Banro, spécialisée dans l’exploitation de l’or, a annoncé samedi qu’elle suspendait ses activités dans le Maniema. Dans une correspondance adressée à l’Inspection générale du travail, le directeur général de cette firme évoque des raisons sécuritaires. Les autorités de la province du Maniema, vraisemblablement opposées à cette décision, affirment avoir amorcé des négociations avec Banro.
Banro Mining, c’est un millier d’emplois dans le Maniema. Le gouverneur Auguy Musafiri Nkola se dit très préoccupé par cette situation qui n’est pas nouvelle. Selon lui, les pourparlers avec les dirigeants de l’entreprise aurifère sont en cours. D’ici mercredi, la solution sera trouvée, rassure le gouverneur Musafiri joint au téléphone. Il révèle avoir aussi pris langue avec Sheik Asssani, le chef de la milice Malaïka, responsable de l’insécurité et des exactions dénoncées par le directeur général de Banro.
Pour Brett Richards, ces miliciens n’en sont pas à leur premier coup. Les harcèlements, les raids sur les lignes d’approvisionnements de la société Banro et même des attaques contre le site minier de Namoya lui-même sont très fréquents. Fin juillet, quatre employés, dont deux étrangers, avaient été enlevés par des miliciens et le directeur général avait été contraint de signer un protocole d’accord pour leur libération.
Selon ce protocole d’accord, Banro doit céder temporairement la colline Mwendamboko à la communauté locale pour que celle-ci procède à l’exploitation artisanale de l’or. Et c’est le chef rebelle, le leader des Malaïka qui a été désigné président des creuseurs artisanaux.