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Les diamants du Congo ont-ils été détournés du Trésor public?

Deux employés de la Miba, la Société minière de Bakwanga, une société mixte dont 80 % des actions sont détenues par l’État congolais qui exploite les diamants dans le Grand-Kasaï, affirment que les diamants du Congo ont été détournés du Trésor public. Ils ont écrit au chef de l’État pour dénoncer ce qu’ils qualifient de mafia. L’un d’eux a été licencié depuis par la direction qui, elle, dément ces accusations.

La relance de Miba est l’une des priorités de Felix Tshisekedi. Cinq millions devaient même lui être alloués dans le cadre du programme des 100 jours. Il faut dire que la société était en quasi-faillite depuis une quinzaine d’années, alors qu’elle a longtemps contribué à près d’un tiers des ressources du Trésor public.

En janvier, le consultant Claude Mianzuila est appelé pour faire le contrôle de plusieurs lots de diamants. Première surprise, un diamant vert qui aurait pu faire le bonheur d’un joaillier se retrouve sans raison dans une catégorie inférieure. Un mois plus tard, quand il doit en estimer le prix, l’expert dit constater que la pierre a disparu. Et pour lui, ce cas de fraude n’est que l’arbre qui cache la forêt.

« Je le dis haut et fort : oui, il y a un réseau mafieux extrêmement bien structuré au sein de la Miba, et qui effectue d’énormes ravages, explique-t-il. De janvier 2018 à février 2019, j’ai eu à chiffrer le manque à gagner à plus de 10 millions de dollars. »

Pour la direction, ces deux employés n’ont apporté aucune preuve de leurs affirmations. « Lorsqu’on déclare une chose, déclare Paul Lukusa, le directeur administratif, on doit pouvoir l’établir. Il vient déclarer, 21 jours après, j’avais vu une pierre de tant, je ne vois plus la pièce donc on l’a volée. La première enquête qui a été menée a abouti à un non-lieu. La traçabilité de l’existence n’a pas été prouvée. »

Dans la salle de tri, jusqu’au mois dernier, il n’y avait plus ni caméra ni scanner corporel, deux appareils qui étaient pourtant cruciaux pour la lutte contre la fraude.

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