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Congo-B.: la justice française maintient les poursuites contre Bruno Susini

La justice française a décidé de maintenir les poursuites contre l’ex-espion français Bruno Susini, mis en cause dans un présumé projet d’assassinat de l’opposant congolais Ferdinand Mbaou.

La justice française maintient les poursuites contre l’ex-espion français Bruno Susini. Cet ancien agent de Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) est mis en cause dans un présumé projet d’assassinat de Ferdinand Mbaou. Cet opposant congolais, qui vit actuellement en France a fui le Congo-Brazzaville il y a une vingtaine d’années, au moment de la prise de pouvoir de Denis Sassou Nguesso.

La défense de Bruno Susini avait demandé la nullité de son inculpation. Mais la chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon ont rejeté sa demande. Maître Vincent Brengarth est l’un des avocats de Ferdinand Mbaou. Pour lui, cette décision de justice est une bonne nouvelle car l’enquête va maintenant pouvoir se poursuivre. 

« Désormais, il n’existe plus aucun obstacle procédural pour que les investigations se poursuivent, déclare-t-il. Cela fait déjà plusieurs mois que monsieur Mbaou attend un certain nombre de réponses sur certains points et évidemment sur les responsabilités qui peuvent incomber à chacun dans ce dossier. On pouvait avoir le sentiment que les poursuites avaient été un peu suspendues le temps que cette requête soit examinée. Elle est désormais rejetée. Maintenant, plus aucune raison que la juridiction d’instruction ne poursuive pas les assignations qui sont diligentées dans ce dossier ».

Mort suspecte

Le second suspect dans cette affaire, Daniel Forestier, a été retrouvé mort en mars 2019, en Haute-Savoie. Son corps était criblé de balles. Pour son avocate, le décès de Daniel Forestier n’est d’ailleurs pas étranger la chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon. Maître Marie-Alix Canu-Bernard regrette cette décision et entend se pourvoir en cassation.

« Cette décision est stupéfiante en droit, déclare-t-elle. Elle est argumentée, mais en fait, pas en droit. Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage. C’est vraiment l’impression que j’ai eue en lisant cet arrêt. Il est argumenté mais avec un prisme qui me semble de mauvaise foi, raison pour laquelle je vais soumettre cela à la Cour de cassation pour qu’elle dise son dernier mot. Il y a même des incriminations qui n’ont aucun sens par rapport au dossier que l’on a. La meilleure preuve, c’est que le juge d’instruction n’a pas daigné rouvrir le dossier en ce qui concerne les personnes, n’a même pas réentendu monsieur Forestier qui entretemps est décédé. C’est dommage, un des protagonistes n’est plus là. Et les autres sont potentiellement en danger puisque leur nom a été livré au public ».

►À lire aussi : Congo-Brazzaville: un opposant exilé en France cible d’une tentative d’assassinat

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