En République démocratique du Congo, et plus précisément au Sud-Kivu, les enseignants des écoles privées conventionnées par l’État congolais, et notamment celles tenues par les confessions religieuses, observent depuis mercredi 25 septembre un mouvement de grève. Ils exigent l’application des mesures d’accompagnement de la gratuité de l’enseignement.
Cette grève a été décidée à l’issue d’une réunion tenue à l’école primaire Matendo à Bukavu dans l’est de la République démocratique du Congo. Un rendez-vous qui n’aura finalement pas duré longtemps. Les enseignants ont été unanimes dans leur décision de renvoyer les enfants chez eux. Pour le secrétaire provincial du Syndicat des enseignants catholiques au Sud-Kivu, Jacques Cirimwami, l’objectif n’est pas de faire pression sur les parents, mais bien sur l’État, qui n’a pas tenu ses engagements en cette fin de mois de septembre.
« Les enseignants étaient surpris en allant à la banque récupérer leur salaire. Ils n’ont reçu que ce qu’ils ont toujours reçu. À l’unanimité, les enseignants disent non à toute forme de perception de leur prime. Mais c’est pour que l’État nous mette dans des conditions légales, comme on le fait pour les autres travailleurs », estime Jacques Cirimwami.
13 000 enseignants pas payés
Les syndicalistes précisent que 13 000 enseignants n’étaient payés que par les primes versées par les parents et qu’en ce mois de septembre, ils n’ont donc touché aucun salaire. Du côté des parents, certains demandent aux enseignants de la patience et d’accorder plus de temps au gouvernement.
D’autres comprennent l’argument des enseignants et craignent que le conflit ne s’enlise. C’est le cas de Joseph Murhabazi : « Nous nous inquiétons, comme parents. Et pourtant on a espéré le paiement des enseignants, comme le président nous l’avait promis. Nous nous inquiétons, parce que ça peut continuer, au cas où les enseignants ne sont pas payés. Nous demandons à l’État qu’il paie les enseignants. »
Aucun officiel du Sud-Kivu n’a voulu s’exprimer sur cette question, qui dépend, selon eux, du pouvoir central.