La police rwandaise affirme avoir arrêté deux suspects dans l’affaire de l’assassinat de Syridio Dusabumuremyi. Le coordinateur national du FDU, parti de l’opposante Victoire Ingabire, a été tué lundi soir, le 23 septembre, dans le restaurant où il travaillait. C’est la quatrième disparition d’un membre de ce parti en un an, le deuxième assassinat avéré depuis janvier.
Au Rwanda, après l’assassinat en début de semaine de l’opposant Syridio Dusabumuremyi, coordinateur national des FDU, la police annonce des arrestations.
« Les investigations ont commencé. Les personnes ont été arrêtées. Nous sommes toujours en investigation. Ce que je confirme, c’est que nous avons commencé les investigations sur le cas et nous allons continuer à faire la collecte des informations. Nous allons continuer jusqu’à établir ceux qui l’ont tué », assure Modeste Mbabazi, le porte-parole du bureau rwandais d’investigation en charge de cette enquête.
« Personne ne veut discuter des abus contre les droits de l’homme »
Pour l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, il faut que les autorités rwandaises mettent un terme à l’impunité autour cette série d’assassinats à caractère politique. Cela fait des années que des détracteurs du régime sont tués ou portés disparus au Rwanda, sans que cela ne suscite d’indignation de la communauté internationale. Ce que redoute HRW, c’est que cette question ne soit même pas évoquée à New York, alors que le président rwandais est reçu en grande pompe à l’Assemblée générale des Nations unies.
« Il n’y a pas volonté de discuter de l’espace politique au Rwanda ni des tueries contre les opposants, estime Lewis Mudge, le directeur pour l’Afrique centrale chez Human Rights Watch. Si l’ONU, si les partenaires veulent avoir une relation durable avec le Rwanda, nous pensons à HRW qu’il est très important qu’au niveau des bases il y ait un minium de respect des droits de l’homme. Et au Rwanda, il n’y a pas d’espace politique, il n’y a pas d’espace pour critiquer le gouvernement. Si tu critiques et si tu es lié aux groupes qui critiquent, tu risques d’être porté disparu ou bien d’être tué. Donc pour nous, c’est quelque chose qui doit être souligné avec le président. Aujourd’hui, à New York, personne ne veut discuter de choses un peu difficiles avec lui. Cela veut dire que personne ne veut discuter des abus contre les droits de l’homme », conclut Lewis Mudge.