Ce mercredi 25 septembre, Alassane Ouattara entame une visite d’État de 4 jours dans la région du N’zi dans le centre-est de la Côte d’Ivoire. Première étape ce mercredi, un conseil des ministres à Dimbokro, la ville natale du chef de l’État, avant une escale jeudi à Bocanda, puis une autre vendredi à Kouassi Kouassikro, et enfin un retour à Dimbokro samedi pour un grand meeting.
Cette région se sent particulièrement délaissée par les pouvoirs successifs, et attend beaucoup de concret de cette visite. Mais à un an de la présidentielle, difficile de ne pas en voir l’aspect politique.
À Dimbokro, les attentes et espoirs sont immenses. L’ancienne capitale de la boucle du cacao a vécu ses heures de gloire dans les années 1960 et 1970 avant de connaître un déclin continu, quels que soient les pouvoirs. Tout est à refaire : routes, électricité, structures de santé. Certains rêvent même d’une réouverture de l’usine textile UTEXI qui fit la gloire de la ville au siècle dernier.
« Cette visite, c’est de la com’ politique, tranche un analyste. Montrer qu’on est populaire dans certaines zones. On est clairement dans la pré-campagne. » À un an de la présidentielle, le pouvoir RHDP ne peut se permettre d’ajouter de la déception au sentiment d’abandon qui prévaut dans le N’zi depuis des années.
Dans cette région, le candidat RHDP a fait moins de 10% aux régionales de l’an dernier. Le vainqueur, « l’indépendant » Koffi N’Guessan La Taille, qui avait battu la candidate PDCI 50% contre 38, avait immédiatement rejoint le RHDP, et vient d’être nommé secrétaire d’État.
Enseignants et élèves réquisitionnés
Mais le PDCI reste profondément implanté dans toute cette zone centre. Et une semaine après le lancement de la réfection des routes de Yamoussoukro et les « excuses » d’Alassane Ouattara pour sa promesse non tenue d’y transférer effectivement la capitale, difficile de ne pas voir dans cette visite une nouvelle pierre dans le jardin de son adversaire.
Quoi qu’il en soit, les partisans du président espèrent une mobilisation massive. Et les autorités s’en assurent en réquisitionnant par exemple enseignants et élèves de primaire pour acclamer le chef de l’État le long du cortège.