Suite au premier tour de la présidentielle, les états-majors des partis poursuivent leurs tractations en toute discrétion en vue du second tour de la présidentielle tunisienne. Peu d’annonces officielles ont été faites pour l’instant.
Dès l’annonce des résultats préliminaires, quatre candidats ont spontanément annoncé leur soutien à l’universitaire Kaïs Saïed. Parmi eux, l’ancien président Moncef Marzouki. Kaïs Saïed, figure indépendante perçue comme un conservateur sur les questions sociales, bénéficie d’un appui de taille : celui du parti Ennahdha, dont le candidat est arrivé 3e avec 12,88 % des voix.
Autres soutiens en faveur de l’universitaire : le politicien conservateur Lotfi Mraihi, qui a récolté 6,6 % des voix, l’avocat Seifeddine Makhlouf (4,4 %), connu pour avoir assuré la défense de jihadistes, ou encore le militant des droits de l’homme Mohamed Abbou (3,63 %).
Peu d’annonce, en revanche, en faveur du publicitaire Nabil Karoui. « Il n’y a pas de discussion pour l’instant », indique une source dans son entourage, qui met davantage l’accent sur sa demande de remise en liberté afin de mener campagne, que sur les discussions avec le reste de la famille politique dite « moderniste », dont il est issu.
Les législatives du 6 octobre en vue
Parmi les modernistes, Abdelkarim Zbidi, arrivé 4e au premier tour de la présidentielle avec 10,73 %, n’a pas donné de consigne de vote explicite pour le second tour. Les esprits sont plutôt tournés vers les alliances en vue des législatives du 6 octobre prochain.
Sur ce plan, l’ancien ministre de la Défense a rejeté la main tendue du Premier ministre Youssef Chahed. Ce dernier multiplie les messages de rassemblement « de la famille des modernistes », qui s’est montrée très divisée ces derniers mois.
Du côté juridique, le tribunal administratif a pour le moment rejeté six recours déposés par six candidats à la présidentielle du 15 septembre. Les porteurs de ces recours ont jusqu’au 26 septembre pour faire appel de cette décision.