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Procès Yekatom-Ngaïssona: le sort des anciens enfants-soldats devant la CPI

Au troisième jour des audiences de confirmation des charges de deux ex-miliciens anti-balaka Patrice Ngaïssona et Alfred Yekatom devant la Cour pénale internationale (CPI), les avocats des victimes et ceux des deux suspects ont pris la parole.

Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas

Au troisième jour des audiences de confirmation des charges de deux ex-miliciens anti-balaka devant la Cour pénale internationale (CPI), les avocats des victimes et ceux des deux suspects ont pris la parole. La semaine dernière, l’accusation avait détaillé les charges de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre portées contre Patrice Ngaïssona et Alfred Yekatom pour leur rôle dans la guerre de 2013-2014 en Centrafrique. Tout l’enjeu de ces audiences, pour l’accusation, est de convaincre les juges d’obtenir leur renvoi en procès.

Survivantes des attaques conduites par les anti-balaka, en représailles aux crimes de la milice Seleka, plus d’un millier de victimes se sont portées partie civile dans cette affaire. Leurs cinq avocats se sont succédé dans le prétoire, dont le représentant des anciens enfants-soldats.

Pour Dmytro Suprun, plus de 2 300 enfants auraient été enrôlés dans la seule année 2014. Il demande donc à la Cour de leur rendre justice « pour qu’enfin, d’abord et avant tout aux yeux de leurs familles et de leur communauté, les anciens enfants soldats ne puissent plus jamais être assimilés à des criminels. Rien ne pourra jamais leur rendre leur enfance volée mais les présentes procédures ouvrent un espoir qui leur servira de soutien dans leur lutte quotidienne contre le cauchemar de leur expérience vécue et dans leur quête de leur place dans la vie future ».

« Plan criminel »

La parole était ensuite aux avocats d’Alfred Yekatom et de Patrice Ngaïssona. Tous deux ont contesté la crédibilité des preuves du procureur. Maître Knoops, défenseur de Patrice Ngaïssona, a nié toute participation de son client à un « plan criminel ».

« L’accusation n’a pas présenté à votre Chambre un seul témoin, une seule pièce à conviction qui soit concrète et tangible pour dire qu’un cercle allégué se serait réuni pour planifier d’utiliser les groupes anti-balaka lors de meetings en présence de monsieur Ngaïssona, pour permettre à monsieur [François] Bozizé [l’ancien président centrafricain] de reconquérir le pouvoir », a-t-il déclaré.

Les plaidoiries devraient se conclure en fin de semaine. Les juges auront ensuite soixante jours pour décider entre renvoyer les deux suspects en procès ou prononcer un non-lieu.

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